L'enfer de l'alcoolisme

J’ai vécu l’enfer de l’alcoolisme pendant une vingtaine d’années. J’ai fait deux cures de désintoxication, mais jamais je ne suis arrivé à me débarrasser de ce lien infernal, tant je dépendais de cette drogue.
Je dis “drogue” parce que ce mot est fort : si je ne buvais pas un verre à jeun en me levant le matin, je commençais à m’énerver, à angoisser et à tourner en rond comme un fou. Rien ne m’intéressait, à part l’alcool. Je rendais mon foyer malheureux, je dépensais l’argent du ménage pour me procurer de l’alcool. Nos cinq enfants avaient honte de leur ivrogne de père devant leurs camarades. Je me savais alcoolique et j’en avais honte, moi aussi. Je me cachais pour boire, et certains jours, j’avais envie de mourir.
Un jour, me trouvant seul dans la cuisine devant ma bouteille de vin qui ne me quittait jamais (3 litres par jour), sans savoir pourquoi, j’ai levé les yeux au ciel et j’ai appelé Dieu. Je Lui ai dit : « Toi qui es là-haut, Toi qui soi-disant fais des miracles, libère- moi de l’alcool ! » Aussitôt, j’ai senti une douleur au cœur comme si l’on m’arrachait une écharde de bois, et puis je me suis senti bizarre, léger comme l’air. J’étais, pour la première fois de ma vie, bien et heureux dans ma peau : je me suis senti moi- même. Sans y réfléchir vraiment, je me suis levé de ma chaise, j’ai ouvert le placard de ma réserve à vin et j’ai vidé toutes les bouteilles dans l’évier de la cuisine, devant les yeux écarquillés de ma femme et de mes enfants venus assister à la scène en témoins sans voix.
Oui, vraiment, le Seigneur m’a pris dans son cœur. Je L’ai appelé et Il est venu, Il a entendu mon cri et Il m’a délivré de 20 ans d’enfer d’alcoolisme. Maintenant, je suis son enfant et son serviteur.
 
Tiré de: Un Poisson dans le net.