Le pardon des péchés

F.B. Hole


La culpabilité de l'homme a été démontrée tant par son incapacité d'obéir à la loi de Dieu que par l'adoration des choses créées plutôt que de rendre à son Créateur l'hommage qui lui était dû (Rom. 1:23). Le pardon est alors devenu une nécessité pressante. Il est mentionné tout au début des instructions données par le Seigneur Jésus ressuscité. En Luc 24:47, le Seigneur dit aux apôtres que la repentance et la rémission des péchés — c'est-à-dire le pardon — devaient être prêchées en son nom à toutes les nations. Dès sa conversion, l'apôtre Paul entendit dans une vision céleste la même instruction de la bouche de l'Homme glorifié. Jésus-Christ l'envoyait vers les nations «pour qu'il reçoivent la rémission des péchés.» (Actes 26:17-18).


Le jour de la Pentecôte, l'apôtre Pierre annonce la repentance et la rémission des péchés à la multitude assemblée à Jésusalem (Actes 2:38). Devant la autorités religieuses, il rend témoignage à propos du pardon des péchés (Actes 5:31). Lorsqu'il commence à annoncer l'évangile aux nations devant Corneille et ses amis, il déclare que par le nom de Jésus «quiconque crois en lui reçoit la rémission des péchés.» (Actes 10:43). Quant à Paul, dès son premier voyage missionnaire, il proclame : «Par lui vous est annoncée la rémission des péchés». (Actes 13:38).


Dans chacun des six récits rapportés ci-dessus, c'est le même mot grec qui est traduit indifféremment par «rémission» et «pardon». Ce terme signie simplement «renvoi» ou «libération». C'est exactement ce qu'il faut à un pécheur dont la conscience est chargée et qui se repent. Il faut que ses péchés soient «renvoyés» par celui vis-à-vis de qui il s'est rendu coupable. Quelle heureuse libération, quel repos pour la conscience de se savoir pardonné! Voilà quelle est la part de chaque enfant de Dieu. L'apôtre Jean disait : «Je vous écris, enfants, parce que vos péchés sont pardonnés par son nom» (1 Jean 2:12).


Pardon et justification

Dans l'épitre aux Romains, l'Esprit Saint prononce un verdit sur l'homme : «Coupable devant Dieu». Nous aurions pu nous attendre à trouver, immédiatement après, le développement de la doctrine du pardon. Pourtant, la mention du pardon ne se trouve qu'une seule fois dans toute l'épître. C'est une citation du Psaume 32 : «Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées» (Rom. 4:7-8), qui montre le bonheur de l'homme à qui Dieu donne sa justice sans oeuvres.

Les termes «justice» et «justification», si fréquemment employés dans l'épître aux Romains, sont empreints d'une grande plénitude et répondent à la culpabilité générale démontrée au début de l'épître. On ne peut pas être pardonné sans être justifié, ni inversement. Cependant, le pardon a plutôt un caractère négatif — nous sommes déchargés de la culpabilité de nos péchés — alors que la justification est positive : nous acquérons la justice.


Le fondement du pardon

Un homme inquiet au sujet de ses péchés ne trouvera pas de repos s'il ne voit pas clairement quel est le fondement du pardon. On peut avoir certaines pensées vagues au sujet de la miséricorde et de la bonté de Dieu, de sa disposition à recevoir les pécheurs, mais il faut aussi savoir que le pardon se fonde sur la justice divine. Christ est mort pour porter les péchés de tous ceux qui croient en lui ; il en a subi le châtiement complet. Aussi Dieu est-il maintenant juste en recevant comme pardonnés ceux qui viennent à lui par Christ. Sa justice est satisfaite à propos de leurs fautes. Dieu ne pardonne pas à la manière des hommes. Il ne passe pas avec indulgence par-dessus les péchés, mais, dans son amour, il a envoyé son Fils pour être la «propitiation pour nos péchés» (1 Jean 4:10). C'est ainsi que Dieu peut être juste et justifier celui qui est de la foi de Jésus (Rom. 3:26 ; voir aussi 1 Jean 1:9). Que la reconnaissance lui en soit à jamais rendue!


Abordons maintenant deux questions qui peuvent se poser à nos esprits :


1) On entend dire parfois que tous les hommes sont pardonnés. Cette pensée est-elle juste?


Non, elle n'est pas selon l'Écriture. Le fait que «Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes» (2 Cor. 5:19) est évidemment merveilleux. Pourtant, les offres de grâce faites par Dieu quand le Seigneur Jésus était sur la terre, furent rejetées. C'est alors un fait plus merveilleux encore que Dieu se soit servi de la mort et de la résurrection de Christ pour adresser aux hommes coupables un mesage de pardon (voir Luc 24:46-47).
Ainsi le rejet de Christ n'a pas été suivi d'une déclaration de guerre et d'un jugement immédiat sur un monde rebelle. Dieu a plutôt conclu un armistice de longue durée, pendant lequel une amnistie est offerte à chacun. Si quelqu'un s'humilie, se repent et se tourne par la foi vers le Sauveur, il reçoit le pardon.
Le pardon est donc bien en faveur de tous les hommes, mais il n'est pas exact de dire que tous les hommes sont pardonnés. Ils le sont conditionnement à la reconnaissance de leur état de pécheur devant Dieu et à l'acceptation du salut par la foi : «Crois au seigneur Jésus et tu seras sauvé» (Actes 16:31).

2) Est-il vrai que lorsqu'un homme croit et se repent, il reçoit le pardon une fois pour toutes?

C'est vrai, Dieu en soit béni. Dans l'exposé concernant le sacrifice de Christ en Hébreu 9, 6 à 10:18, ce fait est l'un des plus importants. Ce passage capital affirme six fois que le sacrifice de Christ est unique et a été offert une seule fois. Il affirme également que ceux qui s'approchent de Dieu sur une base de ce sacrifice sont «rendus parfois à perpétuité» (Héb. 10:14). Cette perfection est fondée sur l'unique et parfaite purification que les rachetés ont obtenue et en vertu de laquelle ils s'approchent de Dieu en n'ayant plus «aucune conscience de péché» (Héb. 10:1-2). Nous nous tenons devant Dieu dans un état de pardon étenel. Quelle grâce!

(Tiré et adapté du livre:
Un si grand salut F. B. Hole)

L'Étoile du Matin
No. 54
Juillet-Août- 2002

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